LES ALLUMOIRS

La fête des allumoirs remonte à plus de cent cinquante ans. Elle marque l'arrivée de l'automne et le retour des soirées à la lumière des lampes.

On attendait la fin de la ducasse de Mouvaux, le dernier lundi de septembre, pour donner le départ des réjouissances à Roubaix et à Tourcoing. Ce n'était pas rien, la fête des allumoirs d'autrefois. Une sorte de kermesse où chacun prenait son plaisir.

Les fabriques chômaient trois jours et jusqu'à une semaine entière.

Le grand moment, c'était le cortège à la nuit venue. Les enfants se servaient de pots de terre cuite ou bien creusaient des betteraves et des citrouilles. Ils plaçaient dedans du <<carbon de fau>>,c'est-à-dire des braises de bois de saule qu'ils saupoudraient de grains d'encens. Au moment où le cortège se mettait en route, on allumait la braise de ces sortes de lanternes appelées des <<énonces>> ou des <<cafotins>>. Les gamins et les gamines balançaient les <<éconces >>au bout d'une corde pour entretenir le feu et parfumer leur passage.

Le cortège parcourait les rues, tambours et fifres en tête. Pendant ce temps, les parents attendaient dans les estaminets, le retour des enfants. La cabaretière leur servait un plat de haricots et de saucisses à bon marché. La viande des saucisses craquait comme des pierres entre les dents, d'où l'origine du nom "Ducasses à Pierrots".

Roubaix et Tourcoing et les cantons des deux villes ont gardé la fête des allumoirs dans leurs coutumes. Les lanternes vénitiennes ont remplacé les betteraves mais la fête est bien à nous.